mardi 16 octobre 2007

LE RETOUR DU COUPLE ÉTERNEL


LE RETOUR DU COUPLE ÉTERNEL

TELQUEL ( Du 21 septembre 2007 N 289 ) Par :Meriem Saadi.

Installés au Canada depuis fin 2003, Aziz Saâdallah et Khadija Assad ont décidé de rentrer au bercail pour y tenter un nouveau come-back. Retour sur le parcours atypique du plus célèbre couple de la télévision marocaine.“Lorsque j’ai envoyé le scénario à Aziz et Khadija, j’espérais vraiment qu’ils seraient emballés par le projet. Je les voulais absolument dans mon film, parce qu’ils sont tous les deux très professionnels, et toujours aussi capables de prendre des risques”, confie la réalisatrice Zakia Tahiri, sur le tournage de son nouveau long-métrage Number
One. Et des risques, il est certain que le couple le plus célèbre du PAM (paysage audiovisuel marocain) en a pris, tout au long de sa prolifique carrière. Tout d’abord en proposant à la télévision marocaine des années 80 des concepts osés, qui n’étaient pas sûrs de plaire au public, mais aussi en décidant, il y a quatre ans, de quitter le Maroc pour le Canada. La motivation de cet exil volontaire ? “L’envie de découvrir de nouveaux horizons et de vivre dans un pays où le produit culturel est réellement valorisé”, explique Khadija Assad. Mais dans l’entourage du couple, on murmure que ce départ à également un lien avec l’accident de circulation dans lequel a été impliqué Aziz Saâdallah en 2003, et qui l’aurait traumatisé au point de vouloir quitter le Maroc, du moins pour quelque temps. Aujourd’hui, le comédien semble avoir décidé de tourner cette page, pour tenter un retour sur les devants de la scène marocaine, via le grand écran. Sur le tournage de Number One, acteurs et techniciens ne tarissent pas d’éloges sur le duo. Khalid Maâdour, jeune acteur marocain vivant en France (remarqué dans Comme tout le monde, de Pierre-Paul Renders, aux côtés de Thierry Lhermitte), se dit impressionné par l’énergie et la modestie des Saâdallah : “C’est très enrichissant de travailler avec des acteurs qui ont une grande expérience de la télévision et du théâtre, et qui sont connus par les Marocains de tous âges et de tous pays”, encense-t-il. En effet, difficile de dénicher un Marocain qui ne connaisse Aziz Saâdallah et Khadija Assad, couple omniprésent sur les planches et sur le petit écran pendant plus de 20 ans. Duo de chocTout commence lorsque Aziz et Khadija font connaissance au Conservatoire d’art dramatique de Casablanca. C’est leur passion commune pour le théâtre qui les unit et les conduit à faire, ensemble, leur première apparition télévisuelle, en 1977, avec “Hia ou houa” (“Elle et lui”). Produite et réalisée par les deux artistes, cette série humoristique, en darija, rencontre un vif succès dès sa première diffusion. Le public est séduit par l’humour aussi actuel que décalé de Aziz et Khadija, qui récidivent dans les années 80 avec l’extraterrestre “TV3” et le plus consensuel (mais tout aussi efficace) “Caricature”. Les deux émissions, construites sur un pot-pourri de sketchs et de parodies, mettent en scène les travers de la société marocaine de manière hilarante. Tout en savourant son succès sur la petite lucarne, le couple n’en n’oublie pas pour autant son premier amour, le théâtre. En 1980, les deux compères fondent la troupe Théâtre 80, qui se lancera dans des tournées, plusieurs années durant, dans tout le royaume, mais aussi à l’étranger, allant à la rencontre du public marocain expatrié au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord. C’est Aziz Saâdallah, titulaire d’un diplôme de metteur en scène décroché à Paris, qui dirige les huit pièces - des comédies forcément - représentées par la troupe.Mais c’est en 2000 que la popularité du duo atteint son apogée, avec la diffusion de la désormais légendaire Lalla Fatéma sur 2M. La sitcom, produite par Ali’n Productions, de Nabil Ayouch, trustera les taux d’audience ramadaniens pendant trois saisons successives, permettant, au passage, au couple de gagner la reconnaissance d’une nouvelle génération de téléspectateurs, trop jeune pour avoir connu leurs faits d’armes passés.Devenue un véritable phénomène de société, la sitcom est d’ailleurs perpétuellement rediffusée sur la chaîne de Aïn Sebaâ… quatre ans après son arrêt !Entre le Canada et le Maroc“Parfois, dans les rues de Montréal, j’avais l’impression d’être sur le Boulevard Mohammed V de Casablanca”, plaisante Khadija, qui se faisait régulièrement héler par un “Lalla Fatéma” dans les artères canadiennes. Et pas seulement par des fans marocains, mais aussi algériens et tunisiens.
Explication : diffusée sur Al Maghribia, la sitcom figure aussi sur les grilles de quatre chaînes satellitaires arabes, toutes captées au Canada. Mais à quoi s’occupait le couple dans le pays du sirop d’érable ? “Nous avons fondé une société de production (baptisée Assadpro, ndlr), qui organise des spectacles d’artistes marocains pour la communauté installée ici”, explique Saâdallah. À l’actif de la société : des représentations de Amal Atrach, Ahmed Yarziz (qui campaient respectivement l’employée de maison et l’épicier dans Lalla Fatéma), ou encore des concerts de la chanteuse Naïma Samih. Aziz Saâdallah a été également contacté par la télévision québécoise pour faire partie du projet “Télé-diversité”, étude qui a pour but de “relooker” les émissions de la chaîne, de les rendre accessibles et intéressantes pour la majorité des citoyens canadiens de diverses origines. Une intégration réussie pour les Saâdallah ? “Tout à fait. Il n’est pas vraiment difficile de trouver sa place dans un pays où tous les citoyens viennent d’une culture différente”, affirme Khadija. De là à considérer le Canada comme un eldorado, il y a un pas que le duo ne franchit pas. Dans le téléfilm Le Toubib, réalisé par Aziz Jaïdi et diffusé le mois dernier sur 2M, Aziz Saâdallah et Khadija Assad relatent d’ailleurs certains des problèmes que peuvent rencontrer des Marocains dans ce pays d’adoption. Leur nouvelle vie d’immigrés constitue pour eux une réelle source d’inspiration, où ils entendent puiser de la matière pour leurs productions à venir. Ainsi, le nouveau spectacle de Khadija (déjà présenté au Québec), intitulé Nous chez nous, sera bientôt traduit en darija, avant d’entamer une tournée dans plusieurs villes du pays : “Après une seule représentation à Marrakech, en juillet dernier, j’ai compris que la langue française ne me permettrait d’atteindre qu’une infime partie du public”, lance-t-elle. Avec ce “one woman show”, Khadija projetterait-elle de se lancer dans une carrière solo ? Que nenni, puisque la mise en scène est assurée par son époux. “Nous avons commencé à travailler ensemble bien avant de nous marier. Nous avons pris l’habitude de nous entraider, de nous conseiller et de nous critiquer mutuellement”, lancent-ils presque à l’unisson. Décidément, le tandem Aziz et Khadija est réellement sur la même longueur d’onde. Et le tuner n’est toujours pas déréglé.

Number One. Quand macho devient féministe.
Dans le film Number One, de Zakia Tahiri, Saâdallah et Assad campent des personnages bien éloignés de leurs emplois habituels, tout en restant dans le registre de la comédie sociale. Aziz Saâdallah joue ainsi le rôle d’un macho endurci qui se transforme en féministe convaincu, après avoir été victime d’un sortilège ! C’est donc avec humour que Zakia Tahiri, également auteur du scénario, a choisi de s’intéresser à la situation de la femme au Maroc, à travers le parcours d’un homme qui va changer de comportement avec toutes les femmes de son entourage. Une métamorphose qui débouche sur des situations rocambolesques, notamment dans ses relations avec ses ouvrières ou sa secrétaire… jouée par Khadija Assad. “Quand j’ai su que Khadija était intéressée par un rôle dans le film, je lui ai tout simplement proposé de le choisir elle-même”, raconte la réalisatrice. Sortie prévue pour le printemps prochain.

Le couple mythique du cinéma et du théâtre marocain, de retour sur l'écran.



Deux Marocains au Canada.
Après de longues années d'absence, le couple mythique du cinéma et du théâtre marocain Khadija Assad et Saâd Allah Aziz installés au Québec, a fait un retour en force avec le téléfilm «le Toubib». Ce film, qui traite des problèmes des Marocains résidant à l'étranger et des difficultés d'intégration, a eu un certain succès grâce à son originalité et à la pertinence du thème qu'il traite. En ce qui concerne le cinéma, l'absence du couple a duré beaucoup plus longtemps. Dix ans après «Casablancais» de Abdelkader Lagtâa, le tandem est actuellement en train de préparer le grand retour au cinéma avec le dernier opus de la jeune réalisatrice Zakia Tahiri , «Number One».De plus, et pour la première fois, on a vu Khadija Assad s'aventurer dans la comédie avec son one woman show, «Nous, chez nous» mis en scène par Saâd Allah Aziz. Un show s'inspirant de la vie quotidienne des Marocains. Un quotidien tranché et décrypté par deux femmes marocaines, l'une moderne et l'autre traditionnelle.
INTERVIEW :
LE MATIN : Vous participez au dernier film de Zakia Tahiri «Number One».
Est-ce qu'on peut dire que c'est le retour de Khadija et de Aziz sur la scène artistique nationale ?
KHADIJA ASSAD : On ne peut pas parler de retour, puisqu'il n' y a eu jamais de départ.Nous nous sommes installés au Canada pour être plus près de nos enfants. Les raisons de notre décision sont donc purement familiales. Mais vous savez, le fait que nous ne vivions pas au Maroc ne signifie pas que nous ne sommes pas prêts à participer à des productions nationales.
LE MATIN :Justement, «Number One» vient dix ans après «Casablancais» de Abdelkader Lagtaâ. Pourquoi cette longue absence du grand écran ?
AZIZ SAAD ALLAH : Nous avons été pris par la télévision et le théâtre. Toutefois, on nous a proposé plusieurs travaux mais nous les avons déclinés parce que, tout simplement, ils n'étaient pas à la hauteur. Depuis toujours, nous avons l'habitude de jouer des rôles qui nous plaisent. Mais malheureusement ce n'est pas facile de trouver des sujets intéressants qui vont répondre aux attentes du public. Par ailleurs, le rôle que me propose Zakia Tahiri dans «Number One» est complètement différent de ce que j'ai fait jusqu'à présent. En fait, c'est un véritable défi pour moi, car tout le film repose essentiellement sur mon personnage.
LE MATIN :Le téléfilm «Toubib» dont vous jouez les rôles principaux a été bien accueilli par le public marocain. Cela vous encourage-t-il à participer dans des travaux sur la communauté marocaine installée au Canada ?
AZIZ SAAD ALLAH : L'idée du téléfilm était originale. Je pense que c'est le secret même de sa réussite. En plus, notre public aime qu'on parle de ces Marocains résidant à l'étranger, de leurs modes de vie, de leurs problèmes… C'est toujours un sujet d'actualité qui suscite l'intérêt du public. Après la diffusion du téléfilm sur 2M, on a rencontré pas mal de citoyens qui ont appréciés le téléfilm.
Chose qui ne peut que nous encourager à aller de l'avant. Vous savez, nous sommes toujours prêts à participer dans des travaux marocains mais à condition qu'ils soient intéressants, pertinents et surtout à la hauteur des aspirations du public.
LE MATIN :Est-ce qu'on verra Khadija Assad et Aziz Saâd Allah dans les travaux prévus pour le mois du ramadan ?
KHADIJA ASSAD : Malheureusement non. La raison est pourtant simple : on ne nous a pas proposé, jusqu'à maintenant, des scénarios à la hauteur. En plus, je ne vois pas comment nous pourrions participer à des productions dont le tournage commence souvent quelques semaines avant le ramadan. On ne peut plus accepter cette manière avec laquelle on se comporte avec l'artiste marocain.
LE MATIN :On sait que Aziz Saâd Allah a fait de la mise en scène pour la télé et le théâtre. Avez-vous déjà pensé à faire de la réalisation pour le cinéma ?
AZIZ SAAD ALLAH : En fait, l'idée trotte dans ma tête depuis pas mal de temps, mais je suis incapable de la mettre en place faute de moyens financiers.
Vous n'êtes pas sans savoir que la réalisation d'un film nécessite un budget conséquent, chose que je n'ai pas pour le moment.
LE MATIN :Quels sont vos projets ?
KHADIJA ASSAD : Après avoir présenté mon one man show à Marrakech en français, je suis en train en ce moment de le traduire en dialecte marocain. Aziz quant à lui, écrit des scénarii pour le cinéma. Même au Canada le travail continue. Ça n'arrête pas…

PROPOS RECUEILLIS par Fatima-Ezzahrha Saâdane | LE MATIN

mercredi 10 octobre 2007

Kadija Assad Femme de l'année ( 2003 )


Magasine Citadine Avril 2003.

KHMISSA 8 mars 2003

Khadija Assad, le trophée du talent.
Prix de l’art et de la culture, la comédienne Khadija Assad a salué l’existence de Khmissa, en rappelant que tout changement concret pour les Marocaines ne passera que par le changement de la moudouwana. ( cette soirée nous fait oublier certaines expressions populaires qui désignent la femme marocaine de façon péjorative. Je dédie mon trophée aux femmes palestiniennes qui, chaque jour, perdent un fils, un père, un frère, pour leur courage).

Un plateau de choix.
Animée par notre vedette nationale Ahmed Bhiri, la cérémonie de remise des prix a été agrémentée par la prestation d’artistes et de groupes de renon, tel le comédien marocain Jamal Debbouze, les français Maurane, AnneWarin. Enzo Enzo, Ahmed Mouici, Mouss Diouf, Christian Delagrange et les Gipsy. Elle s’est déroulée en présence notamment du wali de la région Marrakech-Tensift-ElHaouz.
Khmissa, l’album…
Khmissa 2003, c’est aussi un week-end de rencontre et d’échange entre tous ceux qui se sont associés à l’événement, les équipes Citadine et Hors limite Organisation, les invités de marque, les médias ainsi que les nombreux partenaires et sponsors qui ont fait incontestablement le succès de la fête. Khamssa ou Khmiss sur la fête des femmes

Khadija et Aziz au féstival du film méditerranéen.



Khadija Assad et Saadallah Aziz ( membres du jury )

*Nous souhaitons encourager les jeunes réalisateurs

C’est un peu * Mr & Mrs Smith*, Saadallah Aziz et Khadija Assad ; des tueurs en série qui n’ont pour seul arme ( inoffensive, réparatrice, même) que le rire!

-Ça vous fait quoi d’être membres du jury de cette 5e édition ?
Khadija : On a reçu cette nouvelle avec un grand plaisir. Vous savez, on comptait assister à cette 5ème édition, jury ou pas. Mais voilà ! ( Cette confiance et cet honneur que le Centre cinématographique marocain ( CCM ) nous a faits nous comble de bonheur…

- Avez-vous pris part à des courts-métrages au cours de votre carrière ?
Aziz : Pas tellement, hélas ! Mais notre présence à cette belle fête est l’occasion de se faire de plus amples idées sur le court-métrage méditerranéen. Lors de l’édition précédente, on a su à quoi ressemblaient les courts-métrages marocains grâce à l’immense effort fourni par le CCM et par son Président, M. Noureddine Sail, qu’on tient à remercier chaleureusement pour tout ce qu’il fait pour les jeunes réalisateurs qui souhaitent exprimer leurs talents via des réalisations de grande qualité artistiques. Merci, donc, à ce grand monsieur qui a beaucoup donné au cinéma marocain.

- Après la sitcom ( Lalla Fatema ), Khadija Assad et Saadallah Aziz se sont comme qui dirait éclipsés, n’ont plus fait les fous sur la télé marocaine…On peut savoir pourquoi ?
Aziz : pas du tout ! Nous sommes toujours là ! On a tourné un film à Montréal pour le compte de la deuxième chaîne marocaine. Ce long-métrage relatant la vie des marocains résidant au Canada sera diffusé bientôt. Je pense qu’il sera au cours du mois de ramadan. Soyez au rendez-vous…

- Et si on vous proposait un rôle dans un court-métrage, vous accepteriez ?
Aziz : On le ferait avec grand plaisir. C’est notr métier de découvrir de nouvelles perspectives cinématographiques, dont le court-métrage, assure le fondement technique et artistique de notre job. Wt si le film est signé par un jeune, ça serait une raison de plus pour dire oui ! Nous souhaitons encourager les jeunes réalisateurs, marocains ou étrangers…

- Sur quels critères vous baserz-vous pour choisir les meilleurs films de cette édition ?
Khadija : ( rires ) Ben, on préfère laisser ça pour après…Je peux vous parler de tout ce que vous voulez, tant que ça n’a rien à voir avec les petits secrets de la table ronde….
Propos recueillis par Mohamed Belfass.

mercredi 3 octobre 2007

Article ( Matin du sahara et du Maghreb- Costa ya watan)




Mohamed Soukri ( Matin du sahara et du Maghreb )




Le constat de la crise sociale.


Le Théâtre 80, après une assez longue interruption, renoue avec le style qu’elle a inaugurée avec * Saadak Ya Messaoud *, mêlant le comique à la critique social. Mais cette fois la troupe n’a pas eu recours à l’adaptation puisque * Costa ya Watan * est écrite par Khadija Assad.
Premières impressions après la couturière de cette pièce. Je dois remarquer d’abord que pour sa première expérience en tant que *dramaturge* Khadija Assad a plutôt bien réussi son coup. S’il semble que ce qui est privilégié c’est la dramaturgie c’est que la mise en scène de Saadallah Aziz est une enveloppe aussi adaptable que synchrone dans la plus pure tradition de la forme boulevardiènne. Ce jugement n’a a priori rien de péjoratif du moment qu’on peut distinguer le bon et le mauvais boulevard. Aussi on peut se demander qu’elle est la forme la plus adaptable ou la plus appropriée actuellement surtout si l’on veut transmettre un contenu et une dramaturgie parfaitement lisibles pour un public ciblé, avec en prime, une peinture naturaliste, connectée au réel et une critique social accrue.


Deux mondes de la campagne et de la ville.
La dramaturgie travaille à mon sens à deux niveaux assez bien articulés. – Le niveau de la construction dramatique : il y a deux actes, chacun comportant trois scènes. Cette construction est efficace puisqu’elle permet dans un premier temps de mettre le spectateur dans le cadre : les deux mondes de la campagne et de la ville. Cette peinture ne peut se faire sans trouver un élément dramatique ou une intrigue qu’on peut résumer à peu près comme suit : Al Ghalia quitte son douar pour la ville pour une affaire la concernant. Elle est chargée d’une petite commission de la part de Dounia qui lui demande de récupérer le salaire de sa fille qui travaille comme bonne chez un richissime douteux. Ce dernier la prenant pour la femme qui devait lui rendre sa terre lui remet une valise contenant la coquette somme de 20 millions de centimes. Mais qu’à cela ne tienne : le richissime parlementaire se refuse à payer comme il se doit la vraie propriétaire et continue à s’enrichir aux dépens de tout le monde. – Le niveau de la critique sociale associé à cette intrigue dramatique. Ce niveau est forcément mis en évidence et érigé en postulat de base du sens de la valeur de la pièce. Cette valeur n’est que le constat sévère par lequel Assad propose sa lecture de la réalité sociale et politique à la manière d’une enquête sociologique du terrain.
État des choses et état d’âme du pays rural.
D’abord il y a la peinture du milieu rural. Un de ces milieux qu’on rencontre souvent au Maroc si l’on prend l’occasion de sillonner certains douars ou villages retirés ou manque l’eau, l’électricité, l’école et le dispensaire ou l’hôpital, c’est-à-dire ou les gens sont livrés à eux mêmes. Il y a beaucoup d’information sur l’état des choses et l’état d’âme dans ce pays retiré. On en fait donc le constat. Le lien avec la ville est fait d’échos de l’interruption de l’électricité dans un hôpital et de ce voyage d’Al Ghalia, voyage qui permet la peinture d’un petit monde d’arrivistes et de manipulateurs : le parlementaire richissime, son acolyte et secrétaire et sa femme. Là le constat est plus sévère : la politique est incontestablement un moyen non seulement d’enrichissement aux dépens de l’État et des gens mais surtout un moyen de la manipulation. Le constat final c’est cette séparation, cet écart combien grandissant entre deux mondes opposés : celui des démunis surexploités et celui d’une minorité de parvenus grâce à politique et au mécanisme démocratique même qu’elle offre à savoir l’élection. L’opportunité de la pièce est donc évidente et alarmiste avant les prochaines élections. Cela permettrait peut-être de se poser la question sur l’élu qui cherche à satisfaire comme il se doit le bien public avant tout.

Magnifique prestation de Aicha Mah Mah.

La combinaison de ces deux niveaux est faite dans le genre le plus comique parce que l’argument de la pièce réussi dans la légèreté à déclencher le rire. Mais par son constat la pièce n’est pas réduite à la pure petite comédie ou le rire est appréhendé pour soi. Le cœur de l’intrigue, par ailleurs truffée de petits rebondissements est donc bien la crise d’une société. L’écriture de la pièce est simple sans être simpliste, mais d’une simplicité communicable au large public et restituée dans le dialecte le plus courant et le plus représentatif des différentes couches sociales. C’est d’ailleurs le public qui sera dans les jours qui suivent le seul juge de la qualité de cette pièce. Le décor est évidemment naturaliste et cherche à mettre le spectateur directement dans le milieu décrit bien qu’il faille le changer presque à chaque scène. Le jeu des acteurs est bien sûr prépondérant parce que les personnages parlent, discutent et c’est cette parole qui porte le texte et l’évolution dramatique. Le jeu expressif porte donc les acteurs à mieux soigner la diction et la présence. Si des acteurs comme Saadallah Aziz Assad Khadija et Salaheddine ont montré leurs preuves. Je dois relever le jeu époustouflant, à ma surprise de Aicha Mahmah sans oublier les autres acteurs.

Article journal Maghreb observateur ( Montréal )



Aziz Alaoui :

Costa ya watan à Montréal
Le suicide de la campagne marocaine
.

Aziz Saadallah et Khadija Assad ont présenté la pièce de théâtre COSTA YA WATAN devant plus de sept cents spectateurs à la place des Arts les dimanches 9 et 16 novembre 1997.
Une première à Montréal.


Cette création fait penser au théâtre de Berthold Brecht avec les déchirements des personnages, tantôt révoltés ou soumis, tantôt aveugles ou lucides, tous confrontés aux contradictions de leur société et à la nouvelle bourgeoise. Tout comme la solitude enferme les personnages de Brecht, ceux que nous avons connus ce soir, sont condamnés à l’exclusion pure et simple puis au suicide. Ce théâtre magique a rassemblé les résidents marocains qu’on a pu joindre même sur internet( les gens déçus de leurs compatriotes ou de leur pays compris ) Tout ce beau monde a laissé les rancœurs de côté pour venir rire aux éclats des propos de El Ghalia ( K.Assad ) et de ses compagnes. Certes, la vie à la compagne décrite avec réalisme percutant n’a plus rien de si drôle. Les récits des cinq actes sont pertinents, dit avec soin et sans complaisance. La trame dramatique jouée du début à la fin a maîtrisé l’esthétique des personnages dont les rôles sont joués quelques fois par le même comédien sans agacer le public. Dans cette pièce, on retrouve abus de pouvoir, extorsion des terres, corruption des fonctionnaires dont sont victimes les habitants de la compagne et plus particulièrement les femmes. On y apprend que le monde rural est abandonné et livré à lui-même. Il se débat tout seul pour résoudre des problèmes qui dépassent ses moyens. Cette autre partie de la population marginalisée, est absente des plans de développement moderne. Sans lumière ni eau potable, sans hôpital ni soins de santé, sans emploi ni école, sous l’emprise chronique des aléas climatiques et du pouvoir suprême des moqquaddems et des élus communaux, cet univers de dépossession oblige les paysans et les paysannes de se départir de leur terre, les jeunes filles à immigrer en ville et les gars à brûler l’étape ( hraqq ) c’est à dire à s’exiler. Le personnage Al Mat’ousse raconte la fuite de son ami comme s’agissant de putréfaction ou de quelque chose pour purifier une jeunesse confisquée. Tous les personnages sont insatisfaits de leur terre ingrate et de leur condition. C’est le règne de la détresse et l’auteure insiste pour confier à chacun que la campagne ne se plaint pas pour rien comme cela a été couramment affirmé. Cette terre ne fait plus vivre ses habitants. Ils donneraient leur âme pour la ville et pour les attraits de l’étranger. Bien sûr, les revendications ne sont pas toutes formulées. Seuls les droits fondamentaux de la femme sont exposés avec vivacité autour du personnage principal au nom symbolique El Ghalia. Les paroles crues exprimées au nom des femmes dans leur quotidien, montrent que le théâtre marocain d’aujourd’hui a changé de couleur et de scène. Il a fini avec les productions à l’eau de rose. Cette brise soufflant de l’intérieur, relance la production d’El Ghalia sur le libre choix des décisions et de la liberté d’expressions. Elle le crie sans détour à tous * Moi, conclue- t’elle, depuis que j’étais petite, on n’a jamais cessé de me dire Tais toi…Tais-toi…Ni permis d’aller à l’école…On m’a vite marié à El Ghali qui avait l’âge de mon père alors que je préférai El Maati…On ne m’a jamais consulté sur quoi que ce soit…J’ai eu six enfants sans donner mon avis. C’est quoi ce monde qui dit toujours que ma voix ne compte pas? Bien joué El Ghalia.

Article Le Matin ( Assad sort ses griffes )




Anis Hajjan ( Le Matin Numéro 9613 )

Elle sort ses griffes
Après cinq ans d’absence, le couple Assad-Saâdallah revient avec une pièce, la première, écrite par Khadija Assad. Une expérience nouvelle dans une carrière de plus de vingt ans, et un enthousiasme tous azimuts. Première de la pièce ce soir et entretien ci-dessous.



S’agit-il vraiment ici de passer aux choses sérieuses ? Ces deux-là ont beau avoir l’air tranquille, gentil et timide, c’est d’un sacré revers de main qu’ils viennent tout balayer, nos doutes et nos priori.


Leurs contemporains et leurs concurrents.

Costa ya Watan*, arrogance ou réalisme? Faux débat puisque vraie pièce en cinq actes ( lire page 5 ). Pour magnifier un titre- manifeste. L’événement? C’est la première *vraie* pièce écrite par Khadija Assad. ( Le challenge était de traiter de choses dramatiques avec une bonne dose d’humour. Prenez par exemple le monologue de fin : les uns pourront avoir le souffle coupé, les autres un rire effréné).


Deux mondes qui se télescopent.
C’est avec un certain ( bas les masques ) que Khadija Assad a approché le sujet. A travers El Ghalia, personnage central, ce sont deux mondes qui se télescopent. * El Ghalia évoque les multiples problèmes dont souffre la campagne. Cela dit, il était impossible de ne pas traiter de la ville et de ses contradictions. Car si les souffrances sont différentes, à un moment donné elles se touchent. Pour mieux résumer ma démarche, je dirais que c’est à travers des voyages dans

plusieurs patelins que j’ai constitué ma pièce. Ce que j’évoque, ce sont des choses vécues. Il ya des choses incroyables qui se passent à la campagne. Mon devoir était de les traiter).


Un premier travail dont je suis fière.
L’idée de * Costa Ya Watan* remonte à plus de deux ans et la dernière partie, a été écrite en début de semaine. * J’écrivais au fur et à mesure. Je ne me suis pas retirée comme font d’autres pour écrire d’un seul coup. Bien entendu, il y avait à chaque fois des choses à rajouter ou à retrancher. C’est comme ça que j’ai construit ce premier travail dont je suis très fière *. Et cela se voit à ses yeux. Elle en parle avec amour, flamboyance et incandescence. Ses vannes saisissantes et tourbillonnantes, tantôt lancées à Aziz Saadallah, tantôt à qui voulait l’entendre, sont des supports parfaits pour entretenir un humour acerbe, celui qui a fait du couple des * raconteurs * du quotidien. ( Mon mari, mon partenaire dans la vie et sur les planches, s’est occupé de la mise en scène. Sans oublier le fait d’avoir beaucoup échanger nos idées ). Et il n’y avait qu’eux pour pondre une pièce pareille après cinq ans de silence.


Huit pièces depuis la création du théâtre 80.
( Depuis la création du théâtre 80, il y a 17 ans, nous n’avons produit que 8 longues pièces. On ne peut donc pas parler d’absence, c’est notre cadence habituel ). Autre spécificité du couple : ils n’ont jamais fonctionné en terme de tournées. Une fois la pièce prête, ils la présentent au coup par coup. ( Pour le mois de mai par exemple, nous allons nous produire entre Casablanca et Rabat, deux a trois fois par semaine. Plus tard, nous ferons la même chose pour les autres villes). Quant à la durée de vie de la pièce, elle sera en fonction du succès qu’elle enregistrera.


Un couple qui fait bande à part.


A les classer, à leur coller un mouvement ou un style précis, on commettra une erreur. Ces deux-là font bande à part. Une pièce, une seule pour prouver qu’ils appartiennent au dernier carré. Une pièce, une seule pour que Khadija Assad prouve qu’elle a son mot à dire comme auteur. ( Ma première participation dans l’écriture remonte à 1975, avec le feuilleton * Elle et lui * Mais j’ai participé dans bien d’autres pièces. Aujourd’hui, je contente du bébé ). * Vieille* de plus de vingt ans de carrière, Khadija Assad déboule ici comme une pluie diluvienne, avec des préoccupations qui se chevauchent et s’entrecroisent, base implacable pour ces deux comédiens aériens surgis de partout et de nulle part. C’est à nous maintenant de définir leur univers.




Journal La nouvelle Tribune. Du 22-28 Janvier 1998.






( Costa Ya Watan ) consacre le talent du duo Khadija Assad et Aziz Saadallah.

Écrite par Khadija Assad et mise en scène par son mari Saadallah Aziz, ( Costa Ya Watan ) actuellement en tournée, reste une franche occasion pour découvrir un grand talent féminin, Khadija Assad.

Au cinéma Rialto, ce soir du vendredi 18 Ramadan, point de projection cinématographique. L’heure est au théâtre. La troupe du ( Théâtre des années quatre-vingt ), avec ses deux vedettes Saadallah Aziz et Khadija Assad, ont donné rendez-vous au public casablancais avec la pièce ( Costa Y Watan ).
( Costa Ya Watan ) s’installe dans un terrain habituel. C’est une satire subjective de la réalité de tous les jours des Marocains. Un vécu que toute une population assume contre vent et…extrémistes.
Le grand intérêt de cette pièce est donc de se pencher sur le vécu des petits gens. C’est ainsi que ( Costa Ya Watan ) tout en adoptant des airs nouveaux, reprend la même problématique. Le rideau se lève sur un café d’un douar. Un vrai douar, avec ses composantes humaines qui ont tendance à vivre les mêmes situations, son cadre social dépérissant, ses espoirs et ses peurs. Les personnages ne manquent pas d’attrait. A commencer par Monsieur * Lafdouli *( Le curieux ), un rôle joué par Hassan Mediaf. Un personnage des plus communs dans nos compagnes et autres patelins. Le type bon vivant, cherchant à tous les coups d’en savoir plus sur les petits détails du quotidien de ce douar pas comme les autres. Polygame comme tous nos bons * Aroubia * ( campagnards ), il parvient bon an, mal an, à entretenir ses 18 enfants. * Lafdouli * est le type insoucieux, et que la dureté de la vie n’a jamais pu tenir ses jours. Chez lui, tout est source de plaisir. Sa femme s’appelle Lalathoum. Interprétée par Aicha Mahmaâ, elle incarne cette bonne femme des campagnes marocaines. Le personnage est intéressant, mais le jeux manque d’authenticité. La comédienne a tendance à jouer superficiellement son rôle. Et le résultat verse dans la caricature pure et simple. On l’a bien compris. Lalathoum ne connaît rien du monde extérieur. Il suffit qu’on lui parle du douar d’à côté, et la voilà perdue dans l’ignorance la plus totale. * Manhous * ( la poisse ) donne une autre portée à la pièce. Interprété par Saadallah Aziz ce personnage au delà de son passif de porteur de poisse, * Manhouss * est surtout ce campagnard intelligent et par moment, révolté. Saadallah a eu tendance toutefois à intellectualiser plus qu’il ne faut son personnage, lui ôtant une bonne partie de son charme. Il reste qu’en compagnie de ce sacré ( Manhous ), le spectateur découvre une entité humaine qui n’a pas froid aux yeux. C’est qui lance toutes les vérités et autres messages. Suscitant les applaudissements de l’audience. Enfin, c’est Khadija Assad qui sort majestueusement son épingle du jeu, en interprétant le rôle de Lalla Ghalia. Cette femme qui hante la scène par une grande présence corporelle dans toute sa splendeur, la sagesse populaire. Ses raisonnements ne choquent pas. Tout en gardant la simplicité propre à la femme rurale, elle ne manque pas de poser des questions qui placeraient bon nombre de nos politiciens dans une bien gênante. Elle ne fait que respecter son personnage, et le résultat est magnifique. Lalla Ghallia nous parle de son vécu, de son mari abandonné dans les salles sombres de l’hôpital de la ville. Tout est pour elle une franche occasion d’aller encore plus loin dans les raisonnements, dans les délires. Si ses répliques sont passablement’ reprises par les autres.
QUAND LA ( TIFIA ) S’EN MELE. Quand elle nous raconte ses déboires avec les infirmiers déboires avec les infirmiers de l’hôpital, elle n’oublie pas de nous faire part de ses incompréhensions comme cette fameuse * Tifia * ( TVA ) qu’elle est obligée de payer sans savoir pourquoi… Ses conversations mondaines avec Lalathoum ne manquent pas aussi d’attrait. Elles dévoilent une grande authenticité de ces petits gens face à leur quotidien : * Si des voyageurs doivent passer la radio à l’aéroport avant d’embarquer, pourquoi ne pas le faire pour des patients nécessiteux ? *, s’interroge Lalla Ghallia, dans un de ses moments de vérité. Ses frustrations les plus profondes. Quand par exemple, son frère Mustapha, mécanique de fortune, a * brulé * ( immigré clandestinement ) sans la mettre au courant, elle ne peut pas s’empêcher de s’empêcher de s’indigner. * Il n’a pas pensé ni a moi, ni aux personnes qui dépendent d’une façon ou d’une autre de sa présence* crie-t-elle. Le décor s’installe dans un certain glissant, et les termes deviennent l’espace de quelques secondes, plus poignards, plus vrais. Merci Khadija et AZIZ.

QUI EST KHADIJA ASSAD ?




KHADIJA ASSAD


Formations
1970 – 1973 Conservatoire d’art dramatique à Casablanca : Premier prix section professionnel.

Expérience Professionnelle

Théâtre

1974–1976 / Comédienne au sein de la troupe du théâtre municipal de Casablanca.
1976–1979 / Comédienne au sein de la troupe "Théâtre de Poche".
1980-1981/ Constitution d’une troupe professionnelle : "Théâtre 80".
1980–2002/ Productrice, comédienne et auteure de la troupe "Théâtre 80",
qui a réalisé 9 longues pièces, et une dizaine de courtes pièces en tournées nationales et internationales: au Moyen orient, en Europe et en Amérique du nord.
2004-2005 / Constitution de la compagnie Assadpro au Québec.

Télévision
1976–1997 Interprétation et écriture des scénarios dans plusieurs séries télévisées
marocaines, diffusés sur : Radio Télévision Marocaine.
1998–2004 Interprétation et participation à l’écriture de scénarios de plusieurs séries dont
la dernière est la sitcom : "Lalla Fatema" (96 épisodes) diffusées sur : 2M Maroc ainsi que sur des chaînes de télévision arabes.

Cinéma
1975 Interprétation dans un long métrage de John Franckheimer: "Impossible objet".
1993 Interprétation dans un court-métrage de Charles Denis : " Le Match "
1997 Interprétation dans un long métrage: de Abdelkader Lagtaa "Les casablancais"
2007 Interprétation dans un long métrage de Zakia Tahiri‘ Number One ‘

Article du journal Le soleil ( Québec )



L’humour en partage
Jean St-Hilaire ( journal Le Soleil- 17 Avril 2007- Québec )



KHADIJA ASSAD DANS NOUS, CHEZ NOUS, À LA BORDÉE



L’actrice d’origine marocaine Khadija Assad exerce au théâtre, à la télé et au cinéma depuis 25 ans quand elle émigre au Québec avec son mari, Aziz Saadallah, acteur lui aussi, il y a trois ans. Coupée temporairement de son métier, elle a alors tout loisir d’observer sa société d’accueil, ses ressemblances et différences d’avec la marocaine. En douce, elle écrit sur le sujet un théâtre humoristique solo qu’elle présente samedi à 20 h, à la Bordée.Applaudi sur plusieurs scènes du grand Montréal et à Sherbrooke, Nous, chez nous est le premier théâtre fait et défendu en français par Mme Assad. Il s’entendait qu’elle le donne dans la langue commune. En ces temps de fritures autour des accommodements raisonnables, elle voulait que la rencontre se passe dans la bonne humeur et la décontraction, et que son propos ne se perde pas « comme l’eau dans le sable ».La tradition et la modernité s’affrontent sans s’exclure dans le solo de Khadija Assad. Il met en cause une jeune immigrante installée de longue date au Québec, bien intégrée, et une tante du pays natal en visite chez sa mère.
Personnage typique du Maroc traditionnel, la tante porte le hijab et « a une vue de l’environnement culturel québécois un peu comique et bizarre, mais c’est comme ça qu’elle voit les choses, explique la comédienne. Elle ne donne pas de leçons, quand elle parle d’elle, elle se rit d’elle-même. Elle raconte ses activités ici, ses catastrophes. Car elle est très maladroite. Il y a des choses qui n’arrivent qu’à elle et elle se sent un peu fausse note ».Un peu étrange, tout de même, le pays où les pompiers et la police emplissent la rue dès qu’une brave touriste rafraîchit ses quartiers à la fumée de bois de santal...L’auteure ne raille pas la visiteuse. « Elle ressemble à mes tantes, dit-elle. Elle est comme elles pleine d’humour, pas coincée ; elle ne correspond pas à l’image austère et triste qu’on se fait de la femme qui porte le foulard. Elle aime la courtoisie. Elle parle des hommes, du sexe. Comme mes tantes dans leur environnement, elle se moque de tout ».Mme Assad évolue sur une scène nue, avec une chaise pour tout mobilier. En première partie, elle est la tante, en seconde, sa nièce. Sa pièce est une étude en contrastes dans laquelle les deux femmes se rejoignent au-delà de ce qui les sépare. Jamais à court de mots, la tante conseille la nièce. Quoi, les hommes du cru se détournent pudiquement devant ta belle nouvelle robe ?... Là-dessus aussi, tantine a sa petite idée sur ce qui se passe ou pas dans la tête des hommes de cette société que sa nièce appelle désormais chez nous...Khadija Assad a créé en 1999 Constat sur la nation, une pièce comique qui a connu du rentissement au Maroc et à l’étrangerEntourée de neuf acteurs, elle l’a jouée en tournée dans tout le Maghreb, en Europe, aux États-Unis et ici même, au Québec.

mardi 2 octobre 2007

QUI EST AZIZ SAADALLAH ?


AZIZ SAADALLAH
Formation :
1968 – 1971 Conservatoire d’art dramatique à Casablanca ( Premier prix section
professionnelle).
1971 – 1973 Université Paris8 ( Vincennes - Mise en scène théâtre- )

Expériences professionnelles:
Théâtre

1974 – 1976 : Comédien au sein de la troupe du théâtre municipal de Casablanca.
29/06- 1977 : Membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques a Paris.
1976 – 1979 : Comédien, auteur et metteur en scène de la troupes (Théâtre de poche )
1980 - 1981 : Fondateur et président d’une troupe professionnelle : ( Théâtre 80 )
1992 - 1993 : Fondateur du syndicat National des professionnelles du théâtre Marocain.
Élu président durant quatre ans.
1980 – 2003 : Producteur, Metteur en scène, Acteur et Auteur de la troupe ( Théâtre 80 ).
La troupe( Théâtre 80 ) a produit 8Longues pièces, une dizaine de courtes pièces
et a effectué des dizaines de tournées nationales et internationales. ( Moyen
orient, France, Belgique, Hollande, Allemagne, Angleterre, Suède, Danemark,
Norvège, Canada et USA.)
2004 - 2005 : Création de la compagnie de production artistique ( Assadpro ) Montréal.
2006 - 2007 : Pièce en langue française ( Nous, chez nous ) présenter actuellement au
Québec

Télévision
1975 – 1997 : producteur exécutif, Acteur et auteur de plusieurs scénarios de téléfilms, des
feuilletons d’émissions humoristique et de séries diffusés sur ( R T M et 2M
( 18 téléfilms- 5 feuilletons- 6 séries – Sitcom de 96 épisodes et animation de
plus d’une trentaine de soirées humoristique )
1998 – 2003 : Producteur exécutif, acteur et réalisateur de la série Ila Kallati Chnou
( 96 capsules de 10 minutes chacune diffusé sur les ondes de la chaîne 2M
international. Cette série à été tourner au Maroc, en France, en Belgique, au
Pays-bas, en Allemagne, en Espagne, en Égypte et au Sénégal)

Cinéma

Rôle principal dans les films suivants :
1980 - Le facteur : de Hakim Noury ( long métrage Maroc ..Prix d’interprétation au
premier festival national du film à Rabat )
1984 - Titre provisoire : de Mostafa Derkaoui ( Long. Métrage Maroc )
1988 - Badis : de Abderrahmane Tazi ( Long métrage Maroc- Espagne )
1991 - La fête des autres: de Hassan Benjelloun ( Long métrage Maroc )
1992 - Unser Man : de Werner Bar ( Long métrage Allemagne )
1993- Rencontre avec la bible : de Hans Werner Schmidt ( Allemagne )
1994 - Les sept portes de la nuit: de Moustafa Derkaoui ( Long métrage Maroc ).
1996 - La lettre du vendredi : de Mohamed Hassini.( court métrage Maroc )
1997 - Les Casablancais : de Abdelkader Lagtaa ( Long métrage Maroc- Canada- France )
2007- Number One : de Zakia Tahiri ( Long métrage Maroc.France)

Nous Chez nous au Théâtre de la Bordée à Québéc




NOUS, CHEZ NOUS... c'est comme finalement chez-vous!

Manifestement, madame Assad avait songé à "Nous, chez nous" bien avant que le débat sur les accommodements raisonnables ne prenne l'ampleur qu'on lui connait. Et en ce sens, l'excellente pièce de cette artiste marocaine se veut on ne peut plus actuelle, et apporte un tout nouveau relief au débat. Parce que le propos de la pièce est d'une simplicité désarmante: tout est dans les nuances et dans la perception que nous nous faisons de l'autre. On y constate que, finalement, les débordements qu'on perçoit, les "catastrophes" dont nous sommes témoins, et surtout, la vie simple des gens ordinaires, tout cela tourne toujours autour des mêmes préoccupations quotidiennes, peu importe où on se trouve sur ce "petit globe", comme l'actrice le dit si bien. Et que ce qui aujourd’hui fait la manchette comme un événement sérieux n'est souvent qu’un accident de parcours anecdotique, tout au plus. En sortant de "Nous, chez nous", on n'a qu'une envie: mettre la pédale douce sur tout ça!

Ce qu’on réalise bien assis dans notre fauteuil, somme toute, c’est que ce qui nous est présenté comme un drame n’est souvent qu’un tout petit bobo. Et Khadija Assad a le tour de mettre le doigt sur ce bobo.

Quelle leçon d’humilité pour l'occidental à œillères qui sommeille en nous que de se faire rappeler d'entrée par la talentueuse comédienne que "les musulmans rient aussi, beaucoup, même"... Parce que finalement, bien qu’on ait tendance à l’oublier, nous n’avons pas le monopole de l’humour, n’est-ce pas? Et elle nous le prouve! Oh! Qu’elle nous le prouve… avec une telle habileté que souvent, on ne sait plus si on rit de ses blagues, de sa culture qu'elle caricature avec finesse, ou de nous-mêmes et de nos propres travers.

Elle nous rappelle que les musulmanes sont belles, très belles, même avec leur voile, et que nous, qui ne manquons pas de regarder passer tout ce qui porte jupon, nous n'osons même pas leur sourire et porter sur elles un regard flatteur lorsqu'on en croise une dans la rue. Notre quotidien, souligne-t-elle avec un clin d’œil, c’est le quotidien de tout le monde, peu importe la couleur, peu importe les croyances, peu importe l’origine. Et subtilement, presqu'à notre insu, on réalise que les fêtes d'enfants et le trafic automobile au centre-ville, c'est pareil partout!

Autant de constats qu'il est rafraichissant d'entendre, présentés sous une forme simple, pure, même, comme devrait l'être notre perception de nos nouveaux compatriotes, comme devrait l'être notre compréhension de l'autre.

Une pièce grand public, brûlante d'actualité, une œuvre pédagogique malgré elle, qui fait du bien et qui ramène les choses à leurs justes proportions À voir, et à revoir!
Daniel Paquet

Journal Courrier de Laval du16 mars 2007




Courrier Laval, Édition du jeudi, édition du dimanche

189, ave Laval Laval, Québec, H7N 3V8 T.: 450-667-4360 F.: 450-667-0845 +
Deux femmes entre l'ici et l'ailleurs
Le 11 mars dernier, près de 125 personnes ont assisté à Nous, chez nous, premier one-woman-show de Khadija Assad, présentée à la Maison des arts de Laval.
Bien connue des téléphages du Maroc, son pays d'origine, Khadija Assad a déridé l'auditoire tout au long de la soirée, avec ce mélange d'humour et d'observations au regard aussi fin qu'humaniste. Installée au Québec depuis trois ans, la comédienne s'est amusée des ressemblances et différences culturelles constatées depuis son arrivée, sachant les transposer dans les personnages féminins qu'elle a créés pour l'occasion: l’une moderne, l’autre traditionnelle, l’une immigrante, l’autre en visite chez la première. Une belle façon pour Mme Assad de faire connaissance avec les gens du Québec. Une belle découverte pour les Québécois. (B.L.)

Khadija Assad est venu présenter son premier one-woman-show à Laval. (Photo: Martin Alarie)

Article Maroc hebdo N* 355



"Costa ya watan", le raz-de-marée théâtrale continue


UN TRAVAIL CORRECT


Par Kamal BENBRAHIM
Tenir les planches pendant des mois. Satisfaire des centaines, bien plus, des milliers, de spectateurs. Susciter les critiques les plus favorables. Les applaudissements les plus fournis, n'est pas une mince affaire. Beaucoup s'y sont essayé sans grand succès. Certains ont réussi haut la main cet exercice périlleux. La recette n'a rien de magique. Elle se résume en deux mots. Amour et sérieux. Amour d'un métier des plus exaltants. Sérieux dans l'accomplissement de tâches bien plus ardues qu'il n'y paraît. La troupe ''le théâtre des années 80'' applique depuis des années cette formule. Elle lui a réussi au-delà de toute espérance.

"Costa ya watan". Ce nom a quelque chose de particulier. À la fois inaccoutumé et plein de sens. Il a d'abord la qualité première d'intriguer. Au delà du cri patriote, cet intitulé est une promesse que la pièce de théâtre du même nom tient haut la main.
Du pettit au grand satire.
Plus de deux heures durant, ce sont autant de constats qu'une troupe dynamique et homogène assène presque au spectateur. Constats d'une société à la diversité clinique. Ballottée par les bourrasques d'une modernité mal assimilée. S'accrochant tant bien que mal à des racines rurales particulièrement malmenées. Mais gardant une certaine dose d'authenticité. Sa garantie de salut.En fait, ce sont plusieurs histoires imbriquées que la plume de Khadija Assad livre au regard du spectateur. Elles ont ceci en commun qu'elles constituent toutes une sorte de miroir qui clame sa réalité à la face de la société marocaine.AuthenticitéL'auteur se défend d'avoir la prétention d'apporter un remède à des maux qui ont fini par s'enraciner profondément dans un tissu social trop longtemps livré à lui même. Khadija Assad laisse, avec sagesse, ce soin aux sociologues et autres thérapeutes. En revanche, son texte est un diagnostic détaillé, un miroir fidèle. Sans fausse complaisance, ni pessimisme à outrance. Il appartient à chacun d'y puiser ce qu'il veut.La pièce, elle, se contente de lever le rideau sur une réalité que l'on préfère parfois occulter. Et c'est à ce niveau que réside sa force. Le rideau se lève sur une société rurale très attachante. Le spectateur se retrouve dans la place du village, attablé aux côtés de comédiens particulièrement convainquants. Le café, théâtre de commérages, tribune d'idées, arène de joutes oratoires croustillantes, concentre les représentants de toutes les catégories sociales rurales. Non loin de là, dans le souk, lieu de toutes les rencontres, s'expriment les paradoxes d'un tissu social écrasé par le besoin et le poids des traditions et tenaillé par une envie d'ouverture sur un environnement tour à tour redouté et désiré.Au fil des répliques s'esquisse une réalité qui, finalement, n'est pas si amère que cela. Un dosage fin d'humour et de piques garde le spectateur en éveil. Le prévient contre la tentation de sombrer dans le pessimisme. Il ne s'agit pas d'alerter, mais d'attirer l'attention. Non plus d'accuser, encore moins d'accabler, mais tout simplement de présenter. HumourUn constat en définitive bon enfant. Ventilé de tirades lourdes de sens. À l'occasion, on découvre avec plaisir le talent de metteur en scène de Aziz Saadallah, époux et éternel complice de Khadija Assad. C'est à cette dernière que revient cependant la lourde tâche d'accompagner le spectateur tout au long de la pièce. Elle incarne le rôle principal : Ghallia. Une femme bien de chez nous. Solidement campée sur ses principes. Se fiant aveuglement à un bon sens qui lui permet de jeter un regard lucide, parfois pénétrant, sur les multiples facettes de la société marocaine. Ghallia représente finalement toutes ces femmes sans instruction. Trop tôt livrées aux appétits d'hommes bien plus âgés. Privées de scolarité, d'amour, d'affection. Elle se retrouve du jour au lendemain face à des responsabilités qu'elle n'a jamais appris à assumer. Contrainte de subvenir aux besoins d'une ribambelle d'enfants qu'elle n'a jamais voulus. D'entretenir un homme qui n'en finit pas d'agoniser. Loin dans un obscur hôpital de la ville. Pourtant, Ghallia reste une bonne vivante. Elle manie l'humour avec une certaine résignation qui déroute face à tous ses tracas. Normal. Elle n'a jamais ouvert les yeux que sur cette situation qu'elle a fini par faire sienne. En dépit de quelques moments de lucidité où elle se laisse aller à se plaindre du peu de cas qu'on fait de son opinion. Même quand il s'agit de sa propre vie. La tirade: "M'a-t-on consultée quand on m'a privée d'études que j'aimais? Quand on m'a mariée trop jeune à homme qui aurait pu être mon père? Quand on m'a séparée du seul amour de ma vie?", résonne comme un coup de fouet. Finalement, se laisse-t-on penser, bien des problèmes auraient pu être résolus si l'on prenait la peine de se concerter. Sur scène, Ghallia côtoie d'autres figures typiques du milieu rural. Un père de famille terriblement macho, se faisant entretenir sans vergogne par sa femme pendant qu'il s'adonne avec délectation aux commérages sur la place du village. Un jeune serveur touche à tout, des rêves de prospérité plein la tête. Un agriculteur fermement attaché à sa terre, conscient de la précarité de sa situation, mais qui finit par céder à la tentation de chercher plus de clémence sous d'autres cieux. Clichés diront certains. Réalité rétorqueront d'autres.CharmeLe temps que l'on s'habitue à cette ambiance, le rideau tombe. Il se lève bientôt sur un nouveau décor. Puis sur un autre. À chaque fois ce sont autant de paradoxes qui sont tournés en dérision. Coup de chapeau en passant à la dextérité avec laquelle les accessoires sont maniés. A la facilité avec laquelle les comédiens troquent un rôle contre un autre, sans que le charme soit rompu. Sans que le spectateur éprouve la moindre difficulté à suivre. Au "théâtre des années 80", on aime bien surprendre le spectateur, confie Khadija Assad. Bien davantage, avec "Costa ya watan", il est conquis. Un sentiment que les membres de la troupe parviennent avec art à communiquer aux spectateurs. Et l'on se surprend à prendre conscience de ces mille petites choses qui passent inaperçues dans la foulée de la vie quotidienne. Corruption, clientélisme, fraude et autres tares sautent soudain aux yeux. Mais la réaction est bizarrement sereine. A peine une pointe de dégoût qui persiste après le baisser du rideau.Elle est peut être plus efficace qu'une violente, mais brève révolte. Cette pointe, les spectateurs de Casablanca, Rabat, et des autres villes du Royaume, la gouttent depuis 1997. Le duo Khadija Assad et Aziz Saadallah a même programmé en parallèle des représentations gratuites dans les hôpitaux se chargeant de payer des demi-cachets aux autres membres de la troupe. En dépit de l'état lamentable des salles et de l'absence de toute subvention. Qu'importe, ces tracas sont vite oubliés quand explosent les applaudissements dans la salle, confie Khadija Assad. Un plaisir qu'elle et les membres de la troupe sont allés chercher jusqu'aux États unis et au Canada.

Téléfilm Le Toubib ( Montréal )


Le Soleil du mercredi - Édition du 21 juin 2006-




Un immigrant du Maroc en tournage à Châteauguay


À quelques jours de la Fête nationale et à l'heure où le terrorisme lié à des extrémistes islamistes fait les manchettes et laisse redouter une montée de l'intolérance envers les immigrants, ce réalisateur originaire du Maroc a lancé un joli bouquet d'éloges aux habitants du Québec, un message très rassurant.

Un bungalow de la rue Hardisty à Châteauguay transformé en plateau de tournage vendredi dernier.

"Les Québécois ne sont pas racistes. Ce qu'on aime au Québec, ce sont les Québécois. Ce sont des gens très humains", a affirmé au journal Aziz, affairé devant un bungalow de la rue Hardisty à Châteauguay, vendredi dernier, sous un soleil ardent. Autour, un preneur de son promenait une espèce de peluche grise en forme de saucisse au bout d'une longue perche ; torse nu, un caméraman effectuait des tests ; une maquilleuse épongeait le visage de la comédienne Alexandrine Pilon tandis que l'acteur principal, la star marocaine Aziz Saadallah, foulait la pelouse en complet cravate.

L'endroit était transformé en plateau de tournage. La maison retenue abrite une une famille marocaine dans la vraie vie.
"Le décor à l'intérieur était idéal pour représenter une famille installée ici et bien intégrée",
Le film raconte l'histoire d'un éminent chirurgien arabe, interprété par Saadallah, qui vient s'établir au Québec et doit se contenter d'un boulot de réceptionniste dans une clinique médicale parce que la province ne reconnaît pas ses diplômes.

"Le médecin est très connu à travers le monde. Il a même prononcé des conférences au Québec dans le passé", a expliqué le réalisateur au Soleil.
Le film critique le système mais montre en même temps une intégration bien réussie, précise-t-il. "Le système, ce ne sont pas les Québécois", lance Aziz.Son film montre que la famille du médecin s'adapte bien à la société québécoise. "Son fils sort avec une Québécoise et elle est bien acceptée. Leur fille sort aussi avec un Québécois et, elle aussi, est bienvenue dans la famille de son copain", "On est très heureux d'être au Québec, c'est ce que dit le film. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas accepté par le collège des médecins qu'il y a du racisme."

Avec le terrorisme lié aux extrémistes musulmans omniprésent à la télé et dans les journaux, dont les arrestations récentes à Toronto, le cinéaste redoute-t-il une poussée d'intolérance au Québec ? "Non, ça n'a rien à voir avec la culture québécoise. Je n'ai jamais senti d'intolérance ici, ni avant ni après le 11 septembre.

Le couple terrible du théâtre Marocain( journal Le Matin )


Khadija Assad et Saâd Allah Aziz : Le couple terrible du Théâtre marocain.

Le magazine du 31Mai au 7juin 1987.
Par Jamal Eddine HERRADI.

Nous les avons rencontrée chez eux. Ils nous ont reçu devant un thé à la menthe. La première fois, ils avaient des invités. La plus part sont des artistes. Le Ramadan se prête mieux aux veillées et aux longues parties de cartes. La deuxième fois, ils étaient seuls, quelques temps après la rupture du jeûne. Ils, ce sont Khadija Assad et Saâd Allah Aziz. Le couple terrible du théâtre marocain a maintenant des années d’expérience derrière lui.. Cependant ni Khadija, ni Aziz ne considèrent que le bout du tunnel est pour bientôt, même en admettant que l’on peut un jour se défaire de sa condition d’artiste.
Les artistes les plus présents sur la scène du théâtre et dans le petit écran. Il y a quelques années, deux grandes figures du théâtre marocain avaient décidé de mettre leurs talents respectifs en commun et travailler ensemble, pour le bonheur des spectateurs et aussi des téléspectateurs marocains. C’était le début des années quatre-vingt et la naissance de *Masrah Attamanine * L’idée venait de Saâd Allah Aziz et Khadija Assad avait suivi parce qu’elle croit en l’homme de théâtre et aussi en son homme dans la vie. Caricature, caricature…! Parmi leur dernière réalisation la série de téléfilms intitulée * Caricature * et à laquelle les téléspectateurs ont réservé un accueil plus que chaleureux. A propos de cette série, Aziz explique : (Nous avons convenu de tourner pour la télévision 13 épisodes de cette série. Nous en avons réalisé jusqu’à maintenant cinq. Les épisodes restant, viendront après, la direction de la télévision attendant de voir si les premiers allaient avoir un succès. D’après les premières réactions ce succès a été atteint. Nous sommes donc, Khadija et moi prêts à reprendre le tournage, mais à la seule condition que nous puissions disposer des moyens nécessaires à un tel travail. Je ne vous cache d’ailleurs pas que nous sommes perdants dans les cinq premiers épisodes) Caricature un grand succès populaire…( Évidemment, continue Aziz, à la télévision, on croyait au début que * Caricature * est tout simplement des sketchs joué par Khadija Assad et Saâd Allah Aziz. Alors qu’au fait c’est des véritables téléfilms avec tout ce qu’ils ont coûtés comme argent. La balle est maintenant dans l’autre camp de la télévision : on a vu l’échantillon de * caricature * et l’on n’hésite pas à dire que l’expérience est très édifiante….) Il est vrai que Aziz Saad Allah et Khadija Assad sont parmi les artistes qui jusqu’à preuve du contraire, qui sont les plus présents sur la scène théâtrale nationale. On les retrouve partout, défiant les mauvaises conditions de travail, les tournées harassantes et fatigantes pour se rapprocher au maximum de leur public.

Aziz et Khadija parmis les 100 qui font bouger le Maroc



Khadija et Aziz dans l'émission Ila Qualati Chnou ( Réaliser par Aziz Saadallah)



Ila Qlaati Chnou:

gagnez avec Khadija Assad et Saadallah Aziz


Vous avez été nombreux à suivre les voyages à travers le Maroc de Khadija Assad et Saad Allah Aziz dans l'émission de jeu Ila Qlaâti Chnou. Vous avez été aussi nombreux à participer au jeu. Les plus chanceux parmi vous ont décroché de superbes lots. Résolument novateur, le couple artistique le plus connu au Maroc revient cette année avec davantage de surprises. Dans l'humour qu'on leur connaît, Khadija Assad et Saadallah Aziz vous invitent à découvrir de fabuleux paysages du Royaume, mais aussi et surtout à faire un voyage dans plusieurs pays arabes et occidentaux. Les animateurs vous poseront leurs questions et vous feront découvrir diverses cultures et coutumes. Ces voyages seront également l'occasion de rencontrer des Marocains vivant à l'étranger et vivre avec eux le Ramadan dans une agréable ambiance de fête.Des prix de qualité attendent les participants au jeu Ila Qlaâti Chnou. Soyez au rendez-vous tous les jours aux alentours de 18h25.